Le marketing digital pour construire les offres post-Covid

Dans une période où le tourisme mondial, en particulier au Maroc, se bat pour sa survie, de nouvelles pistes et solutions doivent être étudiées afin d’assurer une offre personnalisée. Le 16 février, la 25ème édition des Mardis du Tourisme a choisi le thème du « Marketing digital : le nerf de la guerre pour le tourisme ? ». En présence d’experts dans le domaine, le sujet a été traité telle une opportunité qu’il faut creuser, dans un monde en cours de changement.
Aujourd’hui, « ce qui fera la différence c’est la capacité de trouver de nouvelles solutions innovantes pour un nouvel environnement », a déclaré Réda Taleb, Secrétaire Général de La French Tech & CEO de Officium. Dans ce sens, M. Taleb a confirmé le rôle des startups, en tant que levier pour le secteur. « Les startups ont la capacité d’approcher et poser le problème différemment, dans le cadre de la personnalisation de l’expérience passant par des détails », a-t-il ajouté. Selon lui, les principaux défis évoqués par les entreprises dans le sujet de la digitalisation du secteur touristique sont la réglementation, la technologie et les compétences.
L’implication des acteurs du tourisme se traduit dans la capacité d’accéder à la donnée pour détecter les tendances et les besoins dans le monde, ainsi que de construire des offres adaptées pour le post-Covid. « C’est ici qu’intervient le rôle de la data. On peut déterminer à qui nous voulons s’adresser et ce que nous pouvons proposer », précise M. Taleb.
Dans le même contexte, Anouar Sabri, Fondateur de l’association Les Impériales, a indiqué que « l’un des indicateurs d’évolution d’un pays est l’open data. Aujourd’hui, le Maroc et 62ème au monde dans l’open data. Nous avons un indice de prévalence des initiatives digitales qui est de 16,17% ». Ainsi, M. Sabri a salué l’initiative de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), qui a émis un appel d’offre dernièrement pour un projet sur l’open data. « C’est une très belle étape pour digitaliser et mettre en avant nos acteurs touristiques », a-t-il souligné.
Concernant le volet de la publicité, Anouar Sabri a alerté sur la très faible référence à la marocanité dans la communication et dans la mention de consommation. Seulement 2 mentions ont été faites ces dernières années sur la marocanité : « 100% marocain » et « Made in Morocco ». Sur les 10 dernières années, « il n’y a même pas une dizaine de marques qui se sont réclamées de ces mentions, c’est très faible », enchaine-t-il. Concernant les investissements publicitaires du secteur touristique, la plupart des entreprises marocaines ont investi essentiellement dans la radio. « Je me pose la question sur la pertinence de cet investissement pour un secteur qui repose sur le visuel », s’interroge M. Sabri. Toujours dans la promotion du tourisme marocain, la territorialité demeure très faible. D’après M. Sabri, les CRT n’ont commencé à faire de la communication pour les territoires marocains qu’après le confinement. Enfin, Anouar Sabri a insisté sur la nécessité de rendre le tourisme marocain une attraction qui peut être digitalisée dans le sens de l’influence.